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Conversation avec Jolly 

Après le bref récit sur le pourquoi les jeunes congolais abandonnent les études, j’ai décidé de vous faire connaître
une personne qui a vécu les problèmes dont on a parlé.
Je fais à nouveau la rencontre de Jolly Ngouma à Zoolandia - zoo de Brazzaville - où l’on s’est fixé rendez-vous
afin d’échanger un peu, elle est une amie de longue date notamment originaire de Pointe noire et qui réside
actuellement au Congo Brazzaville où elle poursuit son cursus scolaire.

C’est une fille extraordinaire pleine des talents, toujours de nature joviale quelque soient les situations
qu’elle rencontre dans la vie. D’un teint clair aux beaux yeux marrons glacés, de petite taille
avec une chevelure noire touffue et épaisse. Ce qu’elle aime par-dessus tout c’est chanter, taquiner, travailler,
conseiller et ce qui est incroyable chez elle c’est qu’elle a la capacité de transmettre sa bonne humeur aux autres.

J'ai lui demandé de me raconter pour vous son histoire, que je trouve très intéressante et un peu triste afin
que l’on sache ce qu’elle a dû supporter et vivre…

Jolly d’emblée de jeu peux tu nous dire comment a été ta séparation avec tes parents
pour rejoindre Brazzaville?

C’était un moment très dur à supporter puisque dès mon plus jeune âge je n’ai vécu qu’avec eux alors
m’y faire d’aller loin était simplement envisageable.. malheureusement j’y était obligée mais à présent vu le nombre
d’années que j’ai passé ici, je me suis finalement adaptée et me sens a l’aise mais n’empêche qu’ils me manquent.

Merci c’était une parenthèse, alors ma très chère Jolly, raconte nous à quel point tu en es avec tes études

Présentement, je suis en première année de Génie Informatique et Réseau en sigle GIR dans une institut  privé, 
je cite ESCAT (École supérieure de commerce, d’administration et de technologie).
Pourtant détentrice d’un baccalauréat scientifique session 2020, j’ai perdu une année suite à mon passage
à l’université Marien Ngouabi

Mais qu’est-ce qui a été à l’origine de cet échec?

Quelque mois après l’obtention du diplôme de baccalauréat, j’ai comme la plupart des étudiants congolais rejoint
Brazzaville afin de poursuivre mes études universitaires. Dès mon arrivée sur le terrain, j’ai tout de suite postulé
pour trois écoles supérieures dont L’Ecole Normale Supérieure Polytechnique où j’ai choisi comme option Le Génie Civil,
La faculté de Science et Santé avec pour option la médecine et enfin L’Ecole Supérieure d'Agronomie et de Foresterie
pour les sciences forestières… Et dans chacune des écoles, l’admission n’est possible qu’après l’obtention du concours.

Je vois, alors quels ont été les résultats de ces concours?

Malheureusement je les ai tous manqués et je me demande jusqu’à présent comment cela a pu arriver,
mais c’est ce qui s’est réellement passé

Qu’est-ce que cela a suscité en toi et quel était ta décision par la suite ?

J’étais moralement attristée et abattue face à cette situation moi qui n’avais jamais connu d’échec dans ma vie
au niveau scolaire, la décision que j’ai prise par la suite c’était de prendre une inscription
à la Faculté de Sciences et Techniques au sein de la même universit
é.

J’en juge que cela t’a été favorable et t’a permis de commencer à étudier?

Favorable je dirais non mais au moins ça m’a permis comme tu l’as dit d’étudier et d’apprendre des nouvelles choses

Décris nous comment passais tes cours après avoir fait l’inscription

Ma première semaine de cours fut très difficile car j’avais du mal à m’adapter entre la masse d’étudiants dans les amphis,
la malpropreté des lieux et bien d’autres..

Si je t’ai bien suivi, tu nous as parlé de la masse d’étudiants dans les locaux, peux-tu nous donner
une valeur approximative du nombre d’élèves et l’implication des professeurs?

Si, nous étions entre 1000 et 1200 étudiants dans la pièce et serrés comme des sardines dans leur boîte et ce n’était pas tout,
il y avait d’autres étudiants à l’extérieur faute de place. Les professeurs s’en foutaient de notre compréhension,
ce qui les préoccupaient au plus haut point c’était leur salaire et nous enseignaient quand ils le voulaient

Mais après ce premier passage brutal as-tu pu t’adapter?

Oui tout à fait, c’est après un long mois que j’ai pu m’adapter au rythme de la fac, c'est-à-dire arriver au moins 2h avant l’heure
de cours question de se trouver une place au 1er rang sinon c’est peine perdue.

Comment as-tu passé tes tout premier examens?

Au début j’ai commencé avec les épreuves, malheureusement je n’ai pas pu les terminer parce que je souffre d’une scoliose
dorsaux lombaire et ça m’avait paralysée totalement donc je ne pouvais marcher pour rejoindre l’école

Nous savons que dans ce genre de situation l’université fait passer l’étudiant au rattrapage..

Normalement c’est ce qui se passe, mais au Congo plus précisément à Marien Ngouabi c’est pas le cas.
Lors de la délibération des résultats je m’étais rendue compte que même les matières où j’avais composé,
je n’avais aucune note, j’ai donc décidé d’aller faire des réclamations mais en vain ils m’ont dit que c’était pas leur problème.
Alors j’ai décidé de ne plus y retourner.

Eh ben quel triste parcours, dis nous comment ont été la réaction des parents suite à ta prise de décision..

C’était prévoyant, ils s’étaient fâchés parce que j’avais prix cette décision sans les aviser, ensuite je leur ai longuement expliqué
et ils ont fini par me soutenir dans le choix que j’avais fait

Après ce  stand-by qu’as-tu fait par la suite?

J’ai eu à chercher du boulot afin de m’occuper un peu l’esprit, pour ne pas plonger dans la dépression.

 

Ah très cher Jolly merci de nous avoir fait par de ton vécu personnel à travers toi, nos lecteurs plongeront
dans les faits réels et vivront également par toi ce que les autres étudiants congolais vivent en ce moment.

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